lundi 3 décembre 2012

La mémoire des pierres

Voyage au cœur du Metal Péruvien

Par Mythos,  

Quand je voyage dans un pays étranger j’aime beaucoup écouter la musique locale, les groupes qui s’y développent que nous ne connaissons pas forcément en France mais qui n’en sont pour autant pas moins bons. On découvre souvent de belles pépites et on en apprend souvent sur la culture musicale du pays en question. Ma recherche s’appuie évidemment en grande partie sur le Metal comme vous vous en doutez. 

Mon voyage au Pérou a évidemment été l’occasion de découvrir la scène péruvienne, complétement inconnue en France, à la différence de d’autres pays pour lesquels on est capable de citer au moins un groupe, Negura Bunget pour la Roumanie par exemple, Arkona la Russie, le Pérou ? Nada senor... Il fallait donc y remédier. La chose n’a pas été facile. Au Pérou point de Fnac, Virgin et autres grands monuments du capitalisme musical. Autant vous dire que pour un étranger c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Il y a bien ces grands centres de piratages (des mètres et des mètres carrés de piratage ! ) mais ils ne vendent que des groupes type « easy-listening » donc rien de probant pour moi… 

C’est donc vraiment par un heureux et improbable hasard que j’ai réussi à me procurer certains des albums les plus connus des groupes péruviens, dans une ville appelée Puno (celle qui mène au lac Titicaca), qui aux dires du bon vieux Routard « est à éviter ». Dans un bar caché dans une ruelle assez sale, un jeune nous hèle pour nous inviter à aller dans son bar, jeune aux cheveux longs et tee-shirt noir. Et là surprise, le petit jeune est fan de Metal, je lui explique mon problème et celui-ci me propose aussitôt d’aller acheter les albums pour moi, improbable générosité métalleuse péruvienne ! Il me balance alors des groupes aux noms évocateurs et sonorités métalliques, Anal Vomit, Black Angel, Inri, Hadez, Nahual. Et à mon plus grand étonnement ces groupes affichent des albums datant pour la plus part des années 80 ! Sacro-sainte année du Metal s'il en est ! Création de Metallica, Slayer, Morbid Angel, Candlemass et j’en passe ! Tout à fait étonnant pour un pays qui n’est pas du tout baigné dans la culture occidentale je dois dire. Ces groupes se sont développés donc très tôt, et premier constat, la scène Metal péruvienne est vieille, très vieille. On savait déjà que l’Amérique Latine était fan de Metal, puisque les plus gros concerts d’Iron Maiden par exemple se font au Brésil, ceux de Rage Against the Machine au Mexique etc. Mais que ces pays développaient leurs propres groupes au même moment que la scène occidentale c’est plus étonnant, et d’autant plus intéressant. Mais cela peut s’expliquer à mon avis pour une raison finalement très simple. 

Le Metal se développe la plupart du temps surtout dans les pays où la religion a eu, ou a encore, un impact fort. En occident, c’est notable. Mais on pensait moins à l’Amérique Latine. Or, au Pérou notamment, l’Eglise Catholique est très très influente, trop diraient certains, car ceux ne sont pas nos petits prêtres français qui gambadent en campagne, non ici ceux sont des évangélistes reconnus qui prêchent dans les bus, dans la rue, à l’école, les maisons qui affichent sur leur porte d'entrée "nous sommes catholique"… Voilà pourquoi à mon avis le Metal s’y est très vite développé, comme une réponse à l’omniprésence religieuse, comme toujours. Et tout comme en Norvège ou Finlande la scène qui s’y est développée a puisé ses racines dans les traditions ancestrales. Références à l’inquisition espagnole, aux rites Incas etc. Le tout a fourni donc une scène très extrême. Être métalleux dans un pays comme celui-ci est donc d'autant plus dur, il faut affirmer chaque jour sa passion, au risque de voir les gens vous regarder d'un mauvais oeil, tout comme en Inde (voir à ce propos l'article paru dans le magazine Metallian n°74). 

Au Pérou les groupes sont surtout Black ou Death, parfois teintés de folk (retour aux traditions, contre le christianisme) mais pas souvent Heavy. Et le plus étonnant c'est que je voyais des jeunes en assez grand nombre porter des tee-shirts de groupes de Metal, chose moins courante en France (ce qui l'était déjà plus il y a quelques années). Ceci m'a donc agréablement surpris. La recherche n'a pas été vaine. Le Pérou est un pays de métalleux, il ne nous reste plus qu'à découvrir ces groupes qui sont restés cantonnés à l'échelle nationale, ce que je vous invite à faire en fouinant dans la rubrique de Spirit of Metal : Pérou

En voici déjà quelques uns.

Ch'aska, groupe de Folk Metal : 


Anal Vomit, groupe de Death : 


Black Angel, groupe de Black : 

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